mercredi, juillet 19, 2006

A la mer

Ce week-end fut destiné à une sortie à la mer avec toutes les équipes travaillant pour le grand professeur Jiang, le chef du laboratoire de recherche. Au total, nous étions 34 participants, sans compter les membres des équipes ne pouvant être libres ce week-end là.

Nous sommes donc partis vendredi matin à 7h45 de Beijing pour Nandaihe (province de Hebei), une cité balnéaire à 4h de car. Elle est juste au sud de Beidaihe, près de Qinhuangdao (l'étoile au nord est de Beijing sur la carte).


Le petit déjeuner se mangera dans l'autocar : un sachet plastique avec une brioche, des oeufs sous vides, une bouteille d'eau et quelques sucreries nous ayant été distribués au départ. On se dirait en colonie !

Je discute un peu avec Feifei, une collègue de l'équipe. Elle me parle de la France, des acteurs qu'elle connait : Jean Reno, Isabelle Adjani, Sophie Marceau et le réalisateur Luc Besson. On voit tout de suite quels acteurs ont une carrière internationale ! Je lui réponds par Maggie Cheung, Gong Li et l'héroïne de Hero. J'avoue que ma connaissance est pauvre en la matière.

Nous regardons le paysage de la banlieue pékinoise défiler sous no
s yeux et elle me dit que les chinois construisent beaucoup d'immeubles (nous voyons des chantiers presque tous les 500 mètres). J'apprends que lorsque Mao TseDong était au pouvoir, il voulait renouveller les villes, tout moderniser en détruisant et reconstruisant. Un architecte proche de Mao s'opposa à cette politique dans la mesure où il voulait préserver des quartiers anciens. Mais le peuple, avide de nouveauté et de modernité, soutenait Mao, chose tout à fait concevable, vue le niveau de vie à l'époque.
Mais Feifei me confie qu'une partie des pékinois veulent préserver leurs Hutongs (quartiers anciens de Beijing). Elle me fait remarquer très justement que les chinois ayant maintenant un niveau de vie correct, ils pensent dès lors à la culture. Bref, l'avenir culturel de la Chine n'est pas tout à fait perdu, même si l'image que nous en avons de l'occident est un quelque peu ternie.

Pour en revenir à la Mer de Chine (mer Jaune), la première après-midi fut destinée à la une ballade en ferry à Beidaihe, presque sous la pluie, dans la chaleur et l'humidité. La mer est très calme, avec très peu de grosses vagues. Elle est presque toute lisse, même si le bateau tangue beaucoup à mon goût.



Je remarque beaucoup de constructions nouvelles de logements, dans un style occidental : des maisons à la canadienne ou américaine en bois, en lotissement et clôturées. Gao Yan me dit que le prix du m² est de 800 euros au maximum. Cela reste cher pour un chinois, mais il s'agit tout de même de logements de très haut standing et près de la mer, ce qui implique un air beaucoup plus pur que celui de la capitale.

Je ne vais pas m'étendre sur les différentes réunions de travail, sur les parties de cartes effrenées de mes collègues, ni sur les repas où l'on croque des gousses d'ail crues.

La journée du samedi fut dédiée à un parc d'attraction situé en bordure de mer. Chaque équipe s'organise comme elle le souhaite et nous restons tous les 10 ensemble au début pour aller à la plage. Petite baignade des pieds alors que d'autres se baignent carrément. Honnêtement, je n'ose pas tant les bateaux passent près des filets de démarcations. D'ailleurs dans un endroit plus calme, nous trouvons des crustacés morts et des méduses inertes, refoulés par les minuscules vagues.
Les chinoises ne font pas trop bronzette car les filles veulent garder une peau blanche, tout le contraire de l'occident. Elles se promènent même avec leur parapluie sur la plage. Gao Yan m'a même dit qu'il préfèrait les filles avec une peau bien blanche. Par contre, les hommes adorent s'ensevelir dans le sable.


Le midi, nous étions sensés aller dans un restaurant pour manger, munis de notre ticket. Et là, ce fut la débandade, on aurait dit que tous les visiteurs s'étaient donnés rendez vous dans le restaurant en question, eux aussi avec leur ticket. Nous devons nous faire bousculer, secouer, serrer pour accéder à la salle commune et une fois arrivés là-haut, il faut encore se battre pour une assiette et une paire de baguettes. Là encore, les gens se poussent pour se servir aux buffets et le tout dans une chaleur et une moiteur presque étouffante. Autant dire que j'étais bien contente que la femme de Yan Dao (le chef de l'équipe) veuille partir pour manger autre part.
Nous finirons sur une table de terrase à manger des petits gâteaux et de la brioche.



L'après-midi, nous testons les jeux du parc d'attraction. Cela va de la grande roue toute calme à des machines de torture qui font tourner les visiteurs dans tous les sens à des altitudes pas raisonnables, en passant par les autos tamponneuses. XieNao et moi sommes les plus braves de l'équipe et essayons pas mal d'activité même si je me défile devant les 3 plus périlleuses. Je remarque aussi que Gao Yan, pourtant jeune homme fringuant, a peur et ne veut même pas essayer des attractions peu dangereuses !

Enfin bon, je garde à l'esprit que les normes de sécurité sont peut-être douteuses, mais je leur fais confiance tout de même.



Le soir sera une bonne occasion de voir combien le groupe est important en Chine : nous sortons tous les 10 ensemble pour faire du vélo en tandem, manger une glace, faire les magasins et manger de la pastèque sur le pouce. J'ai vraiment l'impression d'être en colonie de vacances, tout le monde est content et nous partageons de bons moments. J'adore cette ambiance où chacun essaye de faire au mieux pour le bien de tous. Les garçons sont plus que galants et je remarque que c'est toujours le plus jeune qui est chargé des corvées : porter nos chaussures sur la plage, aller acheter des boissons au magasin d'à côté alors que nous sommes tous déjà attablés. Mais il est très gentil et trouve cela normal de le faire. Je pense que cela ne lui vient même pas l'idée de broncher ou de dire non. De plus, on n'abuse pas de lui, sinon, je pense que l'harmonie du groupe serait rompue.

Free Blog Counter