mercredi, août 30, 2006

Entrainement militaire

Les nouveaux élèves de TsingHua sont rentrés il y a deux semaines.

J'ai vu tout à coup fleurir des bannières rouges suspendues dans les rues, sur les bâtiments et devant les cantines.
Un jour, nous avons vu débarquer tous les parents et autre famille, venus pour installer leur enfant prodige à l'université. Le commerce était florissant avec des tentes géantes dressées spécialement pour proposer des produits tels que bureaux, cintres, balais, bassines et tout ce qui peut être utile lorsque l'on emménage.

Un stand de vélos tout neuf s'est aussi posé dans une des grandes artères devant les dortoirs et il est resté pendant au moins 3 jours. Je me demandais s'il se faisait faucher des vélos la nuit. Apparemment non. D'autres stands, plus modestes proposaient des services tels que location de fontaine d'eau, d'autres semblaient être des clubs. En tous les cas, il y a eu une foule de monde et de voitures sur le campus pendant 2-3 jours et je n'aurais jamais pensé qu'il y avait autant d'associations dans l'université. Cela m'a rappelé mes tous premiers jours à l'INSA, il y a 5 ans déjà.

Plus tard, les "freshman" se sont retrouvés seuls livré à eux-mêmes. Mes collègues m'ont expliqué qu'ils allaient avoir un entraintement militaire pendant 1 mois, pour leur apprendre la discipline. En effet, je vois pas mal d'étudiants habillés en treillis.
Et dimanche, quelle ne fut pas surprise d'être réveillée par des cris militaires vers 7h30 du matin. Les élèves, en rang par bataillon, certains en simple tee-shirt militaire et pantalons verts, d'autres avec la veste en treillis, la casquette et le pantalon militaire, se dirigent des dortoirs vers la porte Est. Un élève précède chaque bataillon et porte un drapeau, des militaires en chemise verte et képis crient "Une Deux, Une Deux", et parfois "Une, deux, tris quatre", à ce moment là, tous les élèves lui répondent par la même phrase.
Très impressionnant de voir défiler 3 000 élèves en rang d'oignon, avec l'uniforme et sous les ordres de militaires.


Il parait que l'entrainement est exactement le même que celui d'un soldat normal : exercice physique, adapté selon les filles et les garçons, mais très dur (mon chef d'équipe s'est cassé le bras lors d'un de ces entraintements) et aussi apprentissage de doctrine militaire.
Il n'y a pas de week-end, c'est tous les jours la même chose : levés 6h30 et rentrés au dortoir à 22h (donc couchés vers 23h-24h). Tous mes collègues m'ont dit que c'était très éprouvant, fatiguant, surtout quand il fait chaud. D'ailleurs, à la cantine, je vois les "freshman" assez fatigués et transpirant de sueur.
Un autre protocole avant d'aller manger est le suivant : chanter une chanson héroïque militaire en groupe et à l'unisson. J'ai même vu une jeune fille qui faisait le chef de chorale. Après, ils se séparent en trottinant en rang vers la cantine et c'est seulement une fois à l'intérieur qu'ils redeviennent des élèves "normaux".

Hier matin, en allant au labo, je passe devant un des stades et j'entends de la musique : en fait, les élèves arrivaient sur le stade, sûrement pour l'entrainement. Toujours en bataillon, les porteurs de drapeau devant, les chefs militaires avec un sifflet pour scander le pas.
La musique diffusée dans le stade me paraissait communiste et militaire... un peu un endoctrinement d'une certaine manière.




mercredi, août 16, 2006

Main d'oeuvre versus qualité

Me revoilà pour une nouvelle note, après avoir subi l'attaque de virus informatiques chinois.

On m'avait déjà dit que la manière de mener un projet chez les chinois n'était pas du tout la même que chez les occidentaux : alors que les occidentaux avancent pas à pas et se fixent des objectifs précis, les chinois fonctionnent plus sur le global et regarde le problème comme tout un ensemble.

Prenons l'exemple de la construction en Chine. Les bâtiments poussent comme des champignons mais ne sont pas toujours complètement achevés lors de l'inauguration. Ainsi l'un des bâtiments les plus futuristes de Tsinghua, dans le sens des économies d'énergie, a été entièrement financé par des italiens et a été inauguré le 4 Juillet 2006. Mais, on m'a fait comprendre que la date avait sûrement été choisie car des officiels venaient à cette date précisément. Le bâtiment en question n'était peut-être pas terminé, peu importe... Les chinois ont l'habitude de casser et reconstruire même dans le neuf. Plusieurs choses seront sûrement modifiées après la réception du bâtiment.

Autre exemple : notre laboratoire dont j'ai parlé dans une des premières notes, est lui aussi soumis à cette règle de la réparation après réception. Alors que cela fait un an que les étudiants et professeurs l'occupent, la climatisation ne fonctionne bien que depuis quelques jours. Notons que les bouches d'aération font un ronronnement qui s'apparente plus à un chant de cigale et ce pendant toute la journée.
J'avais aussi remarqué qu'il n'y a pas d'ascenseur dans cet immeuble de 3 étages. En effet, tous les équipements sont en démonstration et donc gracieusement financés par les constructeurs. Cependant, l'équipe n'a pas pu avoir d'ascenseur gratuit, donc tout le matériel, équipement, mobilier est à monter à la force humaine... Je n'ose pas imaginer les pauvres chinois qui ont du transporter les bureaux au troisième étage

Parlons maintenant de ma chambre. Les résidences pour étrangers sont neuves d'il y a 1 an et demi environ. J'étais au départ tout enchantée du confort et je le suis toujours. Mais j'avoue qu'il y a certains détails fâcheux :

- Presque tous les mois, pendant 2 à 3 jours, nous avons droit aux douches froides. Alors la direction a pris les devants. Pendant 10 jours, des réparateurs ont travaillé sur les pompes d'eau chaude. Nous devions donc aller dans un autre bâtiment pour prendre notre douche, un peu comme lorsque l'on est en colonie et qu'on va prendre se laver dans un endroit délocalisé !
Du coup, pour nous remercier de notre compréhension et nous faire patienter, nous avions droit à un plateau de fruits tous les 3 jours : prunes, banane, pêche et pomme.
J'avais déjà entendu parlé de cette réparation pour le bâtiment d'en face, mais quelle ne fut pas ma surprise en apprenant que ce bâtiment était aussi à court d'eau chaude alors que je venais
justement avec ma serviette et mon savon sous le bras pour prendre une douche !
Je suspecte donc les réparateurs de mal faire leur travail exprès pour le plaisir de revenir ....

- Autre détail fâcheux : j'occupe ma chambre depuis 3 mois et demi et avec l'humidité ambiante, j'ai pu remarqué peu à peu le changement sur mes murs. Ils jaunissent et moisissent, à tel point que l'on voit bien les démarcations entre les endroits où passe l'humidité et les endroits qui sont suffisamment isolés. Ce n'est pas faute de ventilation, car je mets tout le temps la climatisation, mais je crois que c'est un défaut dans le choix dans du matériau des murs intérieurs.
Lors du départ de plusieurs coréens, j'ai remarqué que des maçons venaient refaire l'enduit dans la salle de bain des chambres fraîchement libérées. Pour moi, ils devront en plus receller un carrelage qui s'est détaché du mur...


Finalement, je dirais que la qualité laisse vraiment à désirer. Même s'ils y mettent du bon coeur à l'ouvrage car la main d'oeuvre est très abondante (j'ai déjà vu un large terrain vague se transformer en un parking moderne et végétalisé en 2 jours), il manque encore des règles ou lois strictes pour que contrôler et exiger une qualité de construction.
Toujours pour parler de main d'oeuvre abondante, nous avons 2 personnes par étage qui font le ménage tous les jours dans les chambres, nettoient le couloir, les rebords de fenêtre même le dimanche. Autre exemple : dans les restaurants, le ratio serveurs/client est au moins le double de celui d'en France.
Il ne manque vraiment plus qu'un peu plus de qualité dans certains domaines et ce sera parfait.

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